E: Le profil d'Alexis (en cours, MAJ 13 avril)

Le profil Alexis

Donc, comme un grand nombre de ses semblables, Alexis s’était inscrit sur un site de réseaux sociaux. Un de ces fameux sites très controversé où le monde entier, votre patron ou vos voisins pouvaient tous connaitre et tout savoir de vous.

De ce coté, et comme il ne comptait pas ce faire des amis ni au tout proche Groenland, ni dans les fins fonds de son village, il bloqua certaines des entrées.

Ceci fait, il améliora le contenu de son « profil » pour que celui-ci puisse, du mieux possible, le rendre attrayant et le décrire au mieux.

Il avait suivi des études au lycée, une année de fac. Il faisait de l’équitation, du tennis. Ses lectures, n’étaient pas intellectuelles, et parlaient surtout de rapports humains.

Alexis aimait surtout les poètes et avait une affection particulière pour Alphonse Daudet, dont il avait lu, entre autre, « le petit chose » une bonne dizaine de fois. Il signalait au passage, qu’il ne s’en lasserait pas, que s’était son livre de chevet.

En ce que concernait la musique, il était amateur de rock progressif, sans pour autant être restrictif. Mais quasi exclusivement la musique anglo-saxonne. Il comprenait les paroles en anglais de certains morceaux en fonction de l’atmosphère que la musique dégageait sans en comprendre la plupart des mots. Certains artistes, très rares, ont se don de communication. En général, c’était ceux là qu’il aimait. Peter, Elton, Tracy à ses yeux n’étaient pas que des artistes, mais des écrivains virtuoses.

Le rock, Les guitaristes électriques, surtout les vieux dinosaures de renom, il en avait des liens vidéo à gogo. Des concerts en live surtout, datant de l’âge de pierre, ou plutôt de l’âge de Guillaume, son père.

Certains liens vidéo, amenaient les visiteurs vers des pièces musicales, d’une intensité hors du commun, qui transportaient loin de tout, pour peu qu’on les comprenait. Très peu des ses amis y parvenaient, sans doute n’avaient-ils pas cette capacité d’évasion. Il fallait aimer « ses » musiques tout simplement.

Il y ajouta quelques citations de sa composition, ainsi que quelques textes de sa plume. Tout ceci dans le but de ce faire connaitre sans y être sollicité, ou de passer des missives.

Il aimait écrire, c’est vrai, et en général, ses textes en partie autobiographiques, parlaient de grands espaces, de montagnes, de chemins, d’arbres, de ciel et de solitude. Dans ses récits, Il y faisait d’ailleurs rarement des rencontres.

Alexis était, un grand solitaire, il côtoyait et connaissait très peu de gens. Il avait malgré tout des amis très proches qu’il voyait de temps à autre ; Mais ses journées, il les passait surtout au contact des oiseaux, un contact lointain, celui de l’observateur. Les suivant dans leurs déplacements dans le jardin et dans leurs activités.

Il avait mis, prés de la maison, non loin d’une fenêtre, une petite maisonnette en bois vernie dans laquelle il renouvelait chaque jour les réservoirs de graines et d’eau. Des petits passereaux de toutes sortes y venaient pour lui offrir un spectacle quotidien. Les photos témoignaient des ces moments privilégiés.

Pour inciter les visiteurs de passage à venir et à rester, il fallait une image éloquente. La photo qu’il avait choisie pour cette présentation, il ne l’avait pas fait innocemment. Il s’était choisi charmant, les yeux souriants, accessibles ce qui n’était pas vraiment, il faut bien l’admettre son attitude habituelle. Sur ce cliché pris par un beau soleil du matin, les manches de son tee-shirt retroussées, sa peau bronzée et mate ressortait et semblait sans aucun défaut. Il était assis sur un rocher, à la limite d’une position « rodinienne », sur l’arrière plan s’étalait à perte de vue un lac immense d’un bleu azur, encadré de montagnes rocailleuses. Ce panorama magnifique, à lui seul, aurait suffit à attirer le regard, mais il s’agissait d’une des ses meilleures photos de paysage, et, par hasard, il se trouvait dessus. Il fallait bien reconnaitre que pour l’esthétisme de la page, il s’attachait à faire de son mieux. Ce n’était pas du tout pour ce mettre en valeur lui-même. Du moins, c’est ce que dirait Alexis, malhonnêtement, si on le lui demandait…

En vérité sur cette photo, datant d'une ou deux années, il se trouvait beau...